L'arrivée du Rassemblement national à Mantes-la-Ville avait été un moment historique. Son départ aura réservé des moments savoureux, exceptionnels.
Ce vendredi soir Cyril Nauth, le maire (RN) de cette commune de presque 20 000 habitants, a très officiellement cédé son fauteuil à Sami Damergy (SE). À la tête de la liste « L'Union pour Mantes-la-Ville », cet entrepreneur de 55 ans, ancien patron du club de foot du FC Mantois, avait remporté le second tour de l'élection municipale, dimanche avec 55,84 % des voix contre 44,15 % pour le maire sortant.
L'ambiance se tend rapidement
La soirée avait commencé par une irritation. Celle, à peine dissimulée, de Cyril Nauth, très à cheval sur la ponctualité. Voyant que la séance ne démarre à l'heure précise, il trépigne du pied, se lève, se rassoit, râle, grogne puis finit par prendre la parole. La salle Jacques-Brel, qui accueille la séance en raison du protocole sanitaire, se tait.
Le désormais conseiller municipal démarre fort. Il raille le groupe de son adversaire « Union pour Mantes-la-Ville » qu'il rebaptise « Union pour Mantes-la-Jolie sponsorisée par Tonton Pierre », en référence au président (LR) du conseil départemental Pierre Bédier qui a épaulé Sami Damergy. Puis il cite les nouveaux élus, aux origines diverses et variées : « Pardonnez-moi si j'écorche certains noms. » L'ambiance se tend. Quelques cris fusent contre Nauth qu'il en faut plus pour impressionner.
On passe au vote. Logiquement, Sami Damergy est élu sous les vivats des spectateurs. Car cette séance est un spectacle où les applaudissements se mêlent aux huées, où deux acteurs concentrent les regards, l'admiration ou l'inimitié.
Une Marseillaise entonnée par le public… et Cyril Nauth
Sami Damergy, raide, crispé, ému, souffle son discours, pesant chaque mot, jouant du tempo et des émotions : « Moi, Sami Damergy, binational, biculturel »…En liesse, la foule applaudit. « Nous devons tourner le dos à six ans de divisions et de politique sectaire ». Succès garanti.
Et puis Cyril Nauth demande la parole. Il se lève, affrontant le vent de colère qui descend des gradins, critique la campagne de son adversaire, annonce le dépôt d'un recours et s'en prend au directeur de campagne de Sami Damergy, Lahbib Eddaouidi, patron du journal local La Gazette-en-Yvelines qu'il qualifie d'« animateur de soirées couscous ». « Ben quoi ? J'aime beaucoup le couscous ! ».
Eddaouidi ne se démonte pas, se redresse et suscite les hourras du public. Pour finir, Cyril Nauth brandit une casserole à l'attention de Damergy, casserole qu'il jettera au sol avec mépris avant que les dizaines de personnes présentes n'entonnent, comme un seul homme, une Marseillaise multicolore. Cyril Nauth hésite quelques secondes, se relève et chante lui aussi, comme le reste des élus qui, à plein poumons, reprendront l'hymne national sans en écorcher les paroles…
July 04, 2020 at 03:24AM
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Municipales à Mantes-la-Ville : l’incroyable départ du Rassemblement national - Le Parisien
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